CHRONIQUE DU DÉVELOPPEMENT 002. Quand la cupidité des uns et le silence des autres tuent.
Une pâleur de spectre hante les populations de l’Atacora Ouest et de la commune de Boukombé en particulier.
C’est le spectre de l’alcool frelaté ou contrefait en passe de devenir un problème de santé publique.
Les autorités politiques, administratives et religieuses, sont impuissantes devant la prolifération de ces usines de la mort et de la multiplication des points de vente de leurs produits toxiques bien organisés par des commerçants véreux , seuls bénéficiaires qui le font à visage découvert .
Ces derniers font de grosses fortunes grâce aux centaines de morts enregistrés au quotidien et parmi lesquels, on compte un grand nombre de jeunes.
Chaque jour que Dieu fait, se crée une usine de fabrication de boissons frelatés dans nos villes et campagnes à la barbe et au su de tout le monde.
Le département de l’Atacora ne produit pas de palmiers à huile et non plus les végétaux d’où l’on tire la matière première pour la fabrication du sodabi et autres alcools autorisés pour la consommation.
Cependant, par semaine des centaines de litres de sodabi sont déversés sur les marchés et vendus même à la criée.
On dirait que ces tueurs en série ont ensorcelé les hommes à telle enseigne qu’ils ne peuvent ni interdire , ni dénoncer sa fabrication ni, s’interdire son ingurgitation.
C’est l’omerta.
Les quelques voix qui se lèvent sont vite étouffées ou découragées à jamais.
Même la bière locale assez prisée pour ses bienfaits à l’organisme vient de subir en certains lieux une dénaturalisation suicidaire.
De méchantes fabriquantes y ajoutent des drogues qui font que les jeunes, après avoir avalé quelques gorgées deviennent des bêtes sauvages . D’autres, tels des zombies déambulent insouciants dans les rues et finissent parfois dans les les caniveaux et autres obstacles naturels
Pour ce qui concerne le sodabi qu’on ferait mieux d’appeler jus de formol car, fabriqué à base du formol dissout dans de l’eau tiède, c’est vraiment triste.
Car, bien avant le levé du soleil, vous verrez des masses de jeunes gens valides, entassés en ligne dans des cabarets appelés Chez Dadjè , Zockoir ou université populaire ingurgiter ce liquide mortifère dans un brouhaha de jurons sans avoir le plus souvent, rien mangé.
Les plus fortunés préfèrent le même venin industrialisés conçu sous plusieurs étiquettes et mis en sachets aux noms bizarres tels: 9ja, tombo, tête de l’aigle, 1,2,3, régal, Fiesta , alombo, café rhum, etc….
Une fois la dose suffisante avalée, les plus endurants regagnent leur maison dans une démarche de palmipèdes anatidés.
D’autres les joues et les pieds gonflés, attendent que le liquide les rongent un peu plus avant de se déplacer. Ils en profitent du temps de digestion du produit suicidaire, pour bavarder autour des questions sur la femme, la politique et la religion.
Les questions d’emploi et de santé sont des sujets tabous qu’ils n’abordent qu’avec fureur et rage lorsque quelqu’un tente de leur dire que le sodabi qu’ils boivent est un véritable poison pour leur organisme.
Plus rien n’est sain. Tous les vendeurs de produits comestibles sont à la recherche du profit maximum tels qu’en soient les moyens et méthodes à utiliser pour y parvenir.
Même les repas vendus par certaines bonnes dames ne sont pas comestibles par les êtres vivants.
Les produits alimentaires sont tous bourrés de substances toxiques.
Les légumes et autres produits agricoles ne sont plus que des résidus d’engrais chimiques. Mon Dieu!
Certains chasseurs vont jusqu’à injecter du formol aux gibiers afin de les maintenir frais pour en faire de bonnes affaires. Seigneur !
En face de cette démission collective surtout des autorités politiques, chaque jour que Dieu fait, les portes des cimetières sont ouvertes pour accueillir de jeunes gens qui certains, sous les couleurs du chômage, du sous emploi, de la paresse ou de la malédiction se suicident en réalité inconsciemment.
À l’étape où nous sommes, il faut que quelque chose soit fait par les autorités au plus niveau et les parents surtout pour interdire la fabrication et la vente anarchique de ces boissons et autres produits frelatés, ou les réglementer par un certificat de commercialisation avec un impôt à la hauteur de son impact sur la santé publique puisque l’État doit agir en cas de pandémie ou, permettre aux populations qui ont pleine conscience du danger de ce fléau sur la jeunesse, de prendre leurs responsabilités.
Sinon, plus tard sera trop tard et les générations à venir ne pardonneront pas aux contemporains de cette tragédie leur complicité naïve ou volontaire actuelle..
Plus tard, sera trop tard. Action !
C’est ce que moi, Kouyéma Tayognota Mpiédei M’bakah, je crois. A bientôt.
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